Oubliez le mythe d’une assiette anodine : ce qui se joue dans votre alimentation pèse lourd sur le quotidien des personnes touchées par l’arthrose. Bien sûr, l’âge et l’hérédité dictent leur loi, mais ce que l’on met dans son assiette peut amplifier ou atténuer les douleurs, l’inflammation, et la progression de la maladie.
Chaque journée offre l’occasion de tendre la main à ses articulations… ou de leur compliquer la tâche sans même s’en rendre compte. La réalité, c’est que l’alimentation influe directement sur l’intensité des douleurs, le niveau d’inflammation, le rythme des raideurs. Cinq grandes familles d’aliments, si elles sont consommées trop souvent, risquent d’alourdir la note. Apprendre à les repérer, à les réduire, c’est déjà changer la donne.
Les aliments riches en acides gras saturés
Viandes rouges, beurre, produits laitiers entiers et fromages à pâte dure : ces incontournables du réfrigérateur sont de véritables concentrés d’acides gras saturés. Ingérés régulièrement, ils créent un terrain propice à l’inflammation, notamment là où les articulations flanchent déjà. Ajoutez à cela les kilos en trop qu’ils peuvent encourager, et les douleurs sur les genoux, les hanches ou les doigts prennent de l’ampleur.
Il existe pourtant des changements simples, accessibles dès le matin, comme remplacer les viennoiseries par des préparations pensées pour un petit déjeuner anti-arthrose, ou privilégier les versions demi-écrémées et les alternatives végétales. Ces ajustements donnent un coup de pouce aux articulations, sans sacrifier le plaisir de manger.
Les aliments riches en sucres ajoutés
Pâtisseries, sodas, céréales industrielles, friandises : difficile de passer à côté du sucre ajouté, omniprésent dans l’industrie alimentaire. Or, ce sucre favorise la libération de molécules qui s’en prennent à la structure même du cartilage. Résultat : l’arthrose progresse, les douleurs font irruption, parfois de façon insidieuse.
Limiter ses apports n’implique pas d’éliminer la gourmandise. Une salade de fruits frais, un yaourt nature rehaussé d’une touche de miel ou de sirop d’érable suffisent à satisfaire le palais tout en ménageant ses articulations. Des réflexes nouveaux, faciles à intégrer au quotidien.
Les huiles végétales riches en oméga-6
Huiles de tournesol, de maïs ou de soja, très présentes dans de nombreux foyers, déséquilibrent facilement l’apport en oméga-3 et oméga-6 quand elles monopolisent la cuisine. En trop grande quantité, elles alimentent une inflammation discrète mais tenace.
Pour inverser la tendance, il suffit parfois de faire tourner la bouteille : choisir de l’huile de colza ou de lin, riches en oméga-3, peut rendre la balance plus favorable à une meilleure santé articulaire. Un changement minime dans la gestuelle quotidienne, qui s’installe vite.
Les aliments frits et riches en sel
Certains produits cumulent tous les inconvénients qui plombent les articulations : frites, chips, biscuits apéritifs, plats préparés. Trop de sel, des graisses transformées, des modes de cuisson agressifs… La liste est longue. Avec ce cocktail, les risques de prise de poids et d’inflammation chronique montent en flèche.
Pour limiter leur impact négatif, voici quelques alternatives concrètes à intégrer progressivement :
- préférer la cuisson au four ou à la vapeur, pour éviter la formation de substances néfastes
- préparer soi-même des en-cas à base de crudités ou de fruits secs non salés
- cuisiner maison dès que possible, afin de garder un œil sur le sel et les mauvaises graisses
L’alcool
Quand il s’invite régulièrement à table, l’alcool ne fait pas de cadeaux. Il accentue l’inflammation et bouleverse l’absorption de nutriments précieux, sans compter qu’il interfère avec certains traitements. Ses effets s’installent souvent sur la durée, bien au-delà de la dernière gorgée.
S’hydrater autrement devient donc une habitude bénéfique : eau, infusions non sucrées, eaux aromatisées préparées maison, toutes ces options redonnent de l’air au corps et préservent les articulations. Et lors d’une fête, la modération évite des lendemains difficiles pour les articulations autant que pour la tête.
Transformer son alimentation, ce n’est pas renoncer à ce qu’on aime : c’est choisir d’investir, au fil des jours, dans le confort de ses mouvements et la liberté de ses gestes. Ce sont souvent les choix répétés, parfois invisibles pour l’entourage, qui dessinent l’avenir de nos articulations. L’assiette de demain écrira-t-elle la même histoire ou une page un peu plus légère ?

